Le village des Baux-de-Provence
- Lézard Amusé
- 4 févr. 2021
- 5 min de lecture
Aujourd’hui, Lézard Amusé te propose un Hors-Série en Provence-Alpes-Côte d’Azur à la découverte du village des Baux-de-Provence considéré comme l’un des plus beaux villages de France.

(Photo de https://www.chateau-baux-provence.com/)
Situé dans le Massif des Alpilles et perché sur un éperon rocheux, le village des Baux-de-Provence possède un patrimoine architectural et naturel très riche et une histoire ancienne qui remonte à la préhistoire.

Son histoire
L’occupation humaine du site des Baux-de-Provence date la préhistoire. Perché et retranché, le plateau des Baux-de-Provence a toujours assuré aux populations le pouvoir d’observer les environs et de se protéger. Ce qui explique sans doute la précocité et surtout la continuité de l’occupation du site. Et le nom Baux, issu du provençal « bau » (prononcer « baou ») signifie lieu escarpé.
Si la cité des Baux ne naît qu’au début du Moyen-âge, dès l’époque néolithique (6000 ans avant JC environ), une population relativement dense vivait ici. Ce rocher escarpé était utilisé comme résidence et ses cavités exigües comme lieu d’inhumation pour les défunts. Les vestiges archéologiques sont peu nombreux, mais ils attestent de la présence d’une petite communauté d’agriculteurs. Ils profitaient d’une situation propice aux échanges et de conditions favorables offertes par la nature avec les vallons encaissés, les nombreuses grottes, source abondante toute proche et plateaux escarpés pour se mettre à l’abri.
Les échanges commerciaux s’intensifient jusqu’à l’époque romaine. Grâce au développement des axes de circulation, les habitants des Baux se spécialisent dans l’extraction et le travail de la pierre.

Habitats des Tremaïé, datés l'époque gallo-romaine (Photo de www.lesbauxdeprovence.com)
Quant à l’histoire médiévale des Baux, elle naît d’une légende. Après la naissance de l’enfant Jésus, le Roi mage Balthazar aurait poursuivi son périple en suivant l’étoile de Bethleem jusqu’aux Baux-de-Provence. Ses descendants revendiquent cette filiation en utilisant l’étoile à seize rais sur leur blason ainsi que la devise « à l’asard Bautezar » qui signifie « au hasard Balthazar. »
(Photo de Voyager-comme-Ulysse.com)

Cette famille des Baux à la lignée « prétendument légendaire » sera à l’origine de la première ville fortifiée au Xe siècle et de la construction du château du XIIIe siècle dont le donjon domine toujours le village. La mort sans descendance, en 1426, de la dernière princesse des Baux sonne la fin d’une époque.

Château des Baux-de-Provence (Photo de Voyager-comme-Ulysse.com)

A la Renaissance, avec Anne de Montmorency, Baron des Baux, le village connaît un nouvel essor. On y édifie de magnifiques hôtels particuliers et on embellie le château. Mais ce dernier enclin à des troubles nécessite l’intervention du roi Louis XIII qui décide d’y envoyer son ministre Richelieu. Assiégée, la ville tombe en 1632. Les remparts sont abattus, la cité perd sa vocation militaire et décline. Le plateau est progressivement délaissé au profit de la plaine, c’est la naissance de la « ville basse ». A la fin du XIXe siècle, la ville ne compte plus que 400 habitants contre 3000 au XIIIe siècle.
(Photo de Ouisncf.com)

Au XIXe siècle, le village Le village périclite, car les conditions de vie sont difficiles, notamment par manque d’eau. En 1821, le géologue français Pierre Berthier découvre une roche rouge riche en alumine qu’il nomme bauxite. C’est le principal minerai permettant la production d’aluminium. Parallèlement, l’activité des carrières de calcaire se développe et permet la construction des nouveaux centres urbains.
Au XXe siècle, c’est après la seconde guerre mondiale que le rocher entame une renaissance culturelle et touristique, avec l’arrivée de Louis Jou peintre, graveur et typographe catalan qui y installe son imprimerie. Parmi ses amis, Pablo Casal, Pierre Seghers, André Suares et Yves Brayer vont animer la vie artistique et intellectuelle du village.

Atelier de Louis Jou (Photo de www.lesbauxdeprovence.com)
Au début des années 50, les Baux deviennent une étape gastronomique incontournable grâce au restaurant plusieurs fois étoilé l’Oustau de Baumanière. Il va culinaire contribuer à la renommée internationale des Baux en recevant des personnalités internationales comme la Reine d’Angleterre et les Princes Philippe et Charles. Et permettre de redécouvrir le patrimoine de la région.

Ousteau de Baumière (Photo de http://www.mydesignevents.com/)
En effet, en 1966, André Malraux inscrit par décret l’ensemble de la commune sous la protection du Ministère de la Culture et de l’Environnement. Et une période de réhabilitation démarre pour la cité. Ce qui lui vaudra son classement parmi « Les Plus Beaux Villages de France » en 1998, et « sites patrimoniaux remarquables » en 2019.
Son patrimoine

Vestiges d'une demeure datée de 1571 dite « Logis de Brisson-Peyre » (Photo de www.lesbauxdeprovence.com)
Les Baux-de-Provence possèdent un patrimoine architectural incroyablement riche. Et parmi les incontournable du village, on retrouve entre autre :
La Maison du Roy : On y rendait la justice. Jusqu’à la Révolution française, la ville des Baux-de-Provence fut le chef-lieu d’une juridiction à la fois royale et seigneuriale. Le siège fut longtemps situé dans ce bâtiment construit en 1499. La justice y était rendue au nom du souverain. La Maison du Roy abrite aujourd’hui l’Office de tourisme.

(Photo de www.lesbauxdeprovence.com)
Le Musée des santons : il rassemble un nombre important de pièces de diverses collections. Des figurines napolitaines des XVIIe et XVIIIe siècles et des santons d’église du XIXe. Des œuvres du couvent des carmélites d’Avignon y sont exposés. Des pièces des célèbres santonniers Carbonel, Fouque, Jouve, Peyron Campagna, Toussaint, Thérèse Neveu, Louise Berger, Simone Jouglas y trouvent également leur place.

(Photo de www.lesbauxdeprovence.com)
La Carrières de Lumières : Dans le Val d’Enfer, les monumentales carrières de calcaire accueillent des expositions immersives. Chaque année, un programme inédit, présente les plus grands noms de l’Histoire de l’Art.

(Photo de www.culturespaces.com)
Bien sur, de nombreux autres endroits sont à visiter comme: la Porte Eyguières, l’Hôtel de Porcelet - Musée Yves Brayer, la Chapelle des Pénitents Blancs, Eglise Saint-Vincent ou le Château des Baux, ...
Sa nature et ses paysages

(Photo de www.lesbauxdeprovence.com)
La citadelle des Baux-de-Provence domine des sites naturels extraordinaires. En effet, la nature et les paysages exceptionnels des Alpilles ont inspiré de nombreux artistes : parmi les plus célèbres, Vincent Van Gogh, Jean Cocteau, ou encore Yves Brayer.
Fait de pierre et de roche, le monde minéral des Baux-de-Provence a été décrit par de grands auteurs. Son paysage "tourmenté" aux falaises percées de grottes a donné naissance à beaucoup des légendes.
Parmi ces principaux minerais et roches on retrouve: la pierre calcaire et la bauxite.
(Photo de www.espritprovence.com/)

La Pierre Calcaire
L’exploitation des carrières de pierre existent depuis l’Antiquité aux Baux-de-Provence et ont façonné son paysage. La pierre de calcaire tendre dite « molasse » est facile à sculpter et à tailler. Elle était utilisée pour le gros œuvre mais aussi pour créer des éléments d’architecture décorative (chapiteaux, voûtes … ) pour les monuments arlésiens.

La Bauxite
En 1821, le minéralogiste Pierre Berthier découvre sur le territoire de la commune des Baux-de-Provence un minerai de couleur rouge constitué d’un ou plusieurs hydrates d’alumine. Il l’appellera Bauxite. Le métal extrait de la Bauxite, est l'aluminium, qui est utilisé dans le domaine industriel depuis la fin du XIXe siècle. (Photo de http://www.heritage-souterrain.fr/)

(Photo de www.lesbauxdeprovence.com)
Les Baux-de-Provence sont situé dans le Parc naturel régional des Alpilles, (territoire de 16 communes, dont celle des Baux-de-Provence), entre la Camargue et le Luberon, il est un des représentants de l'identité provençale.
Les Alpilles offrent une mosaïque de milieux naturels : vignes, oliviers, pelouses, garrigues, forêts, falaises, marais, cultures… La faune et la flore sont riches de 960 espèces végétales, 90 espèces d’oiseaux, 19 espèces de chauves-souris, plusieurs centaines d’espèces d’insectes. Les espèces emblématiques et rares du massif comme l’aigle de Bonelli et le Tichodrome échelette attirent des passionnés d’ornithologie du monde entier.

(Photo de www.lesbauxdeprovence.com)
Avec la richesse de sa faune et de sa flore et ses espèces rares, la nature et les paysages des Baux-de-Provence présentent un intérêt scientifique incontestable. Façonnée par ses habitants depuis des siècles, la nature des Alpilles est aussi l’héritage d’une culture qui est à l’origine de l’identité du massif.
Lézard Amusé espère que cet article t'as plu et te donne rendez-vous la semaine prochaine.
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