La Cité épiscopale d'Albi
- Lézard Amusé
- 26 nov. 2020
- 3 min de lecture
Lézard Amusé vous emmène dans la somptueuse Cité épiscopale d'Albi. Bâtie autour de la cathédrale gothique Sainte-Cécile, cet ensemble architectural est l'un des fleurons du patrimoine occitan avec ses plus d'un million de visiteurs chaque année.
Au cœur du pays cathare, se trouve Albi, ancienne résidence des évêques albigeois. Cette ville de 50 000 habitants forme un ensemble architectural unique avec sa forteresse, sa cathédrale et son palais épiscopal.
Surnommée « la ville rouge » en raison de l’omniprésence des briques sur ses différents bâtiments, son architecture particulière renvoie directement aux pleins pouvoirs de la ville au Moyen-Age, par la présence de l’évêque dont le rôle était primordial pour la construction des quartiers. C’est en utilisant la carrière d’argile du Tarn que les bâtiments ont été fabriqués à cette période.
Albi et sa cathédrale Sainte-Cécile (©Illustration / Adobe Stock)
Au XIIIe siècle, Albi commence à arborer ses ruelles étroites et son architecture médiévale. Mais la région est alors en proie à des troubles religieux : « l’hérésie cathare » revendiquée par les albigeois (appelés aussi « cathares ») à travers tout le Sud-Ouest de la France médiévale. Ils étaient contre les serments de l’Eglise. Leur discours a plu à la Noblesse et à l’Aristocratie puis au peuple et même au Clergé : ce fut trop pour l’Eglise catholique. En conséquence, cette dernière a voulu réaffirmer sa puissance en passant notamment par l’architecture.
La cité épiscopale
L’église catholique veut donc réaffirmer son pouvoir par la construction d’une cathédrale au cœur de la cité. Les quartiers seront par la suite construits tout autour. Avec ses 78 mètres de haut, la cathédrale Sainte-Cécile est un véritable symbole absolu du pouvoir de l’évêque. De plus, c’est un des bâtiments les plus importants en termes de briques au monde ! Elle a été conçue comme une forteresse. Son rôle est aussi de protéger le seigneur de la ville, c’est pourquoi un clocher a été pensé comme un donjon au somment de l’édifice.
Image provenant du site « Tarn Occitanie »
La Cathédrale Sainte-Cécile renferme des peintures murales datant du XVe siècle sur le thème du Jugement Dernier. Cet ensemble thématique est reconnu comme étant le plus grand conservé au monde. A la Renaissance, les évêques se sont entourés des plus grands artistes italiens pour recouvrir l’ensemble des voûtes. Les fresques murales ont été réalisées en à peine dix ans et s’étendent sur près de 20 000 m2 ! Leur conception se veut moderne : peu de couleurs, avec des dessins et des formes géométriques pour alterner entre couleurs primaires et dynamisme : la cathédrale demeure aujourd’hui un ensemble unique qui est exceptionnellement bien conservé.
Les fresques de Sainte-Cécile représentent la plus grande surface de fresques de la Renaissance en France.
Source : © L.Casagrande – Ville Albi
La voûte de Sainte-Cécile, seule cathédrale intégralement peinte en Europe.
Photos Michel Escourbiac
Un autre monument est attenant à l’édifice : le palais des évêques d’Albi ou palais de la Berbie. Ce mot occitan veut dire « évêque » et désigne leur résidence. Ce palais est l’écrin prestigieux du musée Toulouse-Lautrec, de réputation internationale. Partout en France à l’époque, on construit des cathédrales sur la base du style gothique français traditionnel. Une architecture propre au territoire de l’Occitanie a été utilisée à Albi, ce qui va donner le style gothique méridional propre, contribuant ainsi à la distinction de la ville par l’UNESCO.
La construction du palais de la Berbie s’étale de 1228 à 1306.
Source : © F.Guibilato – Ville d'Albi
Les hôtels, un autre trésor dans la ville
Albi possède un autre atout architectural, moins visible et plus secret : les hôtels particuliers. Construits à la Renaissance, on en dénombre environ cinquante. A l’époque, certaines familles s’enrichissent du commerce du pastel et du safran, ce qui leur permet d’orner leurs bâtisses de sculptures sur bois, représentant souvent des portraits de leur famille. On repère ces hôtels grâce à leur tour, dont certaines sont plus hautes, une façon de concurrencer les autres hôtels de la ville.
Entrée de l’hôtel de Gorsse, dont la construction date de la première moitié du XVIe siècle.
Source : © F.Guibilato – Ville d’Albi
Depuis 2012, la Cité épiscopale d’Albi est entrée au Patrimoine Mondial et fait partie de la liste prestigieuse des 802 biens culturels “uniques” inscrits dans le monde à l’UNESCO.
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