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L’Ile d’Yeu, joyau de l’Atlantique

  • Photo du rédacteur: Lézard Amusé
    Lézard Amusé
  • 23 avr. 2020
  • 6 min de lecture

Ça vous dit de prendre la mer ? J’aimerais vous emmener découvrir une île au large de notre belle Vendée, la deuxième plus éloignée après la Corse. La nature y est foisonnante, les maisons sont blanches avec des volets bleus, mais il est possible que certaines jouent l’originalité avec du vert, du rouge ou encore du jaune. Pas besoin de partir bien loin pour se sentir totalement dépaysé, coupé du monde et cela fait un bien fou !


J’aimerais vous conter une partie de son histoire, vous emmener au détour des différents chemins pour vous montrer la diversité de son patrimoine historique et naturel ! Cet été, on visite la France ;-)



Pourquoi l’Île d’Yeu ?

De nombreuses questions restent en suspens concernant le nom originel de l’île. L’appellation la plus ancienne pour la désigner est « Oya » ou « Oia. » Cette dénomination serait d’origine anglo-saxonne. En effet, de nombreuses incursions scandinaves ont eu lieu lors des premiers siècles de notre ère, le long de la côte atlantique afin d'intercepter des routes marchandes. De nos jours, différentes îles au large des côtes norvégiennes possèdent un nom se terminant en « Oya » ou « Oy ». Selon des étymologistes du XIXe siècle, « Oy » signifierait en ancien islandais, « la terre verdoyante, nimbée d’eau », donc « Oya » qualifierait bien une île.

Lorsque le Christianisme prit de l’ampleur en Europe, de nombreux moines copistes venus sur l’île rajoutèrent la locution latine « Insula » signifiant « île », devenant ainsi en français « Ile d’Oya ». Ce n’est qu’au XIVe siècle que plusieurs variantes voient le jour, amenant à l’appeler désormais « isle Dieu » puis « isle d’Yeu » au XIXe siècle.

De nombreux sites préhistoriques

L’île d’Yeu serait apparue autour de 250 et 220 millions d’années av J-C, suite à différents mouvements géologiques. On estime que les premières occupations humaines ont eu lieu dès le Paléolithique moyen, c’est à dire entre 60 000 et 50 000 av J-C. Apparaissent alors sur l’ensemble de l’île plusieurs pierres et roches gravées (on en recense près de 110 actuellement). Pourtant, il faut attendre la période du Néolithique (entre -6000 et -3000 av J-C) pour voir apparaître des constructions plus élaborées comme des mégalithes funéraires enfouies sous tumulus (dolmens, cistes etc). En effet, les hommes viennent sur l’île pour y vivre et chasser. Ces sites préhistoriques ont tous des noms assez étonnants, du fait des légendes, de leur forme, des lieux où ils sont érigés. On peut citer pour exemple le dolmen de la Planche-à-Puare et celui des Petits Fradets (voir sur la carte).

Une biodiversité préservée

Sur l’île d’Yeu, la nature est préservée. Vous serez totalement dépaysés par ces roses trémières qui décorent les façades blanches des maisons, par ces multiples chemins verdoyants, par la côte sauvage qui n’a rien à envier à celles d’Irlande ou d’Écosse, ses plages et ses petites criques. La France est belle et nous offre des paysages bien enchanteurs. Il y a plus de 760 espèces de plantes sauvages visibles et préservées sur l'île (œillet de France, asphodèle blanc, jacinthe sauvage...), mais également des plantes plus communes.

Ses côtes, marais et bocages abritent près de 290 oiseaux. Certains y élisent domicile tandis que d’autres y passent pour se rendre dans des contrées plus lointaines lors de leurs migrations au printemps et en automne. La faune marine y est aussi très abondante. Des visites guidées sont organisées, n’hésitez pas à vous renseigner auprès de l'office du tourisme.

Depuis 1977, ces sites sont protégés ainsi que les monuments naturels. En 1995, les landes, le bois de la citadelle et la côte sauvage ont été classés.



Le grand phare


Un premier phare avait été construit en 1829, suite à de nombreuses réclamations des marins d’avoir un repère en mer car le nombre de naufrages ne cessait d’augmenter. Malheureusement, il fut détruit par les troupes d’occupation à la fin de la Seconde Guerre mondiale…

La construction d’un nouveau phare, aux lignes modernes, voit le jour dans les années 50. Il est doté d’une base carrée avec soubassement de pierres apparentes et une maçonnerie blanche. Il culmine à 56 mètres de hauteur et offre un panorama sans pareil sur la côte sauvage.



Le Vieux-Château

Dès les XII-XIIIe siècles, on signale la présence, sur la côte sauvage, d’un fort en bois entouré d'un palissade pour protéger les habitants. Le Vieux-Château tel qu’il nous est parvenu fut construit au début de la guerre de Cent ans par Olivier IV de Clission (env.1300 - env.1343), grand seigneur et bâtisseur, et son épouse Jeanne de Belleville (env.1300-env.1359), qui avait reçu l’île et avec la seigneurie de La Garnache, de son frère en 1320, faute d’héritiers.

Il se compose d’une cour centrale, de plusieurs bâtiments et commodités : tels qu’une boulangerie, une cuisine, une forge et un logis, pour une vie en totale autonomie. Au XVIe siècle, on ajouta une ceinture de défense au château mais cela n’empêche pas l’île d’être sujette à de nombreuses attaques.

Classé Monument historique en 1890, il reste aujourd’hui l’un des joyaux et témoins majeurs de l’occupation de l’île à l’époque médiévale. Aussi, il aurait inspiré notamment Hergé pour pour Les aventures de Tintin - L’île Noire.



Le patrimoine religieux de l’Ile d’Yeu

L’île d’Yeu est évangélisée dès le VIe siècle par les moines bénédictins. Ils avaient construit des monastères aujourd’hui disparus : les monastères Saint-Hilaire et Saint-Etienne.

Sur l’île, une grande ferveur religieuse demeurait. En effet, il était important de prier pour les marins qui partaient chaque jour en mer et pour ceux disparus, ce qui explique alors la présence, un peu partout sur l'île, d'édifices religieux.

Construite au XI-XIIe siècle par les moines de Marmoutier (moines bénédictins), l’église de Saint-Sauveur, construite dans le style roman*, domine le bourg du même nom. Elle a subi beaucoup de modifications au fil des siècles et ne subsiste aujourd'hui de la période médiévale que le chœur, la croisée, une partie du transept et l’absidiole sud (dite aussi la chapelle Saint-Nicolas) avec ses fresques retrouvées en 2012.


* style architectural, pictural et décoratif, qui se développe entre les IXe et XIIe siècles



Elles y content l’histoire de saint Nicolas, à travers la représentation de légendes le concernant. À l’exemple de celle du saint qui dote trois filles pauvres pour qu’elles puissent contracter un mariage heureux (Image 1), et de celle où il ressuscite trois enfants après qu’ils aient été tués et mis au saloir par leur hôte. (Image 2)

St Nicolas, évêque de Myre au début du IVe siècle, est l’un des saints patrons des marins. c’est donc tout à fait naturel qu’il y ait aussi une scène le représentant sauvant d’une tempête un bateau et leurs occupants. (Image 3)



En plus des églises, des chapelles ont été bâties, une des plus connues est celle de Notre-Dame de la Bonne-Nouvelle dont la présence est attestée dès le XVe siècle. Elle intrigue de par sa position sur les hauteurs du port de la Meule, face à l’océan, et de part sa simplicité. On a tout simplement envie de s’y recueillir.



Pour accéder à l’île d’Yeu, plusieurs possibilités s’offrent à vous :

Par la voie maritime



Deux catamarans à grande vitesse, le Pont-Yeu et le Châtelet et un navire, l’Insula Oya II assurent de nombreuses liaisons :

  • Liaison Fromentine - Port-Joinville (toute l’année)

  • Liaison Saint-Gilles-Croix-de-Vie - Port-Joinville (d’avril à septembre)

  • Liaison Barbâtre (Ile de Noirmoutier) - Port-Joinville (de juillet à août)



Trois navires rapides avec ponts extérieurs et salons panoramiques : le Port Fromentine, le Saint-Sauveur et l’Ogia. Également, plusieurs traversées possibles :

  • Liaison Fromentine - Port-Joinville (avril à début novembre)

  • Liaison Saint-Gilles-Croix-de-Vie - Port-Joinville (d’avril à fin septembre)

  • Liaison Barbâtre (Ile de Noirmoutier) - Port-Joinville (de juillet à août)

N’hésitez pas à vous rendre sur le site des compagnies pour plus d’informations concernant les traversés, les tarifs…

Par la voie aérienne

Oya Vendée Hélicoptère propose une liaison La Barre-de-Monts - l’Ile d’Yeu, tout l’année, en moins de 10 min : https://www.oya-helico.fr. La compagnie propose aussi de nombreuses circuits pour découvrir la beauté de l’île depuis le ciel.

Aussi, il est possible de se faire transporter en avion de l’île jusqu’au continent, car présence d’un aérodrome. Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site de l’Office du Tourisme de l’ile : https://www.ile-yeu.fr



On espère que cet article vous aura plus :-).

À très bientôt sur Les Arts à Musées, prenez bien soin de vous !

 
 
 

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